Un procès de viol bien ordinaire
L’expérience de plus de trente ans pendant lesquels le Mouvement Jeunes Femmes (mouvement féministe créé en 1947) s’est constitué partie civile devant les tribunaux auprès de victimes
de viols, nous autorise à pointer quelques constantes dans le déroulement de ces procès que nous retrouvons dans la procédure qui concerne DSK et Nafissatou Diallo.
D’abord l’accusé nie les faits, puis évoque un consentement de la plaignante, ensuite, si, en France, il a les moyens de payer un ténor du barreau, ou aux Etats Unis ceux d’engager des équipes de
fouilleurs de poubelles, il va décrédibiliser la victime. Quand l’accusé est marié, son épouse le soutient. Les victimes de ce type de violences sont plongées , après l’agression , dans un chaos
psychologique tel qu’il leur est impossible de reconstituer clairement les circonstances des faits. Il est donc facile de les accuser de mentir.
On le voit le procès Diallo /DSK, est bien ordinaire dans son déroulement.
Nafissatou Diallo a-t-elle menti ? Sur quoi ? DSK n’a-t-il jamais menti ?
Quoi qu’il en soit , après cette affaire, il faudra encore plus de courage, et il en fallait beaucoup avant, aux victimes de viol pour porter plainte, surtout pour dénoncer un homme de
pouvoir.
Tristane Banon a ce courage, va-t-elle , comme Nafissatou Diallo, être l’objet de plaisanteries grossières et d’attaques machistes d’un autre âge ?